Quinze ans avant Nicolas Bouvier et Thierry Vernet, Ella Maillart et Anne-Marie Schwarzenbach, toutes deux écrivaines, sont parties avec la Ford de cette dernière, dans un voyage autour de l'Afghanistan. D'ordinaire, Ella voyage seule, hormis une autre fois, avec Peter Fleming, de Pékin à Delhi, mais cette fois elle voulut sauver Anne-Marie de la drogue (ce fut un échec).
Le jeune Nicolas Bouvier alla rencontrer la grande voyageuse et photographe et ethnographe et écrivaine Ella pour lui demander conseil.
"J'ai rencontré Ella Maillart en 1952 pour lui demander des avis sur la route Genève-Madras qu'elle avait faite à deux reprises et que nous comptions, un ami et moi, emprunter. Ses conseils furent d'une sobriété toute britannique : "Partout où des hommes vivent, un voyageur peut vivre aussi..." et "essayez donc cette route, et si elle ne vous convient pas, rentrez !" Elle s'amusait en nous donnant ce maigre viatique qui comprenait pourtant l'essentiel."
C'est émouvant ces deux histoires d'amitié, à quinze années d'intervalle (Ella à droite, Nicolas à gauche, la Ford et la Fiat Topolino devant, dessous, là).
Ella :
"Le voyage s'allonge et par moment il semble qu'il ne prendra fin qu'avec la vie ; on se sent une chose passive emportée sans pouvoir."
Cette réalité que j'ai pourchassée
"Courir le monde ne sert qu'à tuer le temps. On revient aussi insatisfait qu'on est parti. Il faut faire quelque chose de plus."
La voie cruelle
"La monotonie donne un relief extraordinaire aux moindres événements."
Des monts célestes aux sables rouges
Nicolas :
"Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage. Mais bientôt, c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait."
L'usage du monde
"On ne voyage pas pour se garnir d'exotisme et d'anecdotes comme un sapin de Noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme ces serviettes élimées par les lessives qu'on vous tend avec un éclat de savon dans les bordels."
Le poisson scorpion
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Et merci pour toute votre gentillesse, bienveillance, intérêt, sourires : tous ceux qui sont venus au salon du livre d'Aubagne avec un esprit de découverte, c'était le cas pour vous tous, nombreux, qui vous êtes arrêtés pour compulser mes livres (nombreux à repartir avec !) et me dire quelques mots. Quelques beaux échanges. Je suis aussi très heureuse de l'accueil fait à La ligne 15, qui semble séduire ados et parents.