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Et soudain quelque chose fascine, quelque chose qui n'est pas soi mais qui le rappelle, au point que toute son âme y plonge en profondeur, cela on peut le faire, surtout ne pas s'en détourner, et les mots alors peuvent avoir du sens, les mots alors seulement sont nécessaires, afin de laisser fuir les émotions, leur donner un lieu, rassurer son propre désir humain de cohérence et de trace, comme l'enfant avec son bâton dans le sable, dans la terre avant que les premières eaux ne dissolve tout.
Rien d'autre de toute façon n'a de sens, nous sommes déjà après la catastrophe. Peut-être qu'un possible peut enfin émerger, et cela ne pourra être que par les mots, des mots qui ne consoleront jamais, personne, mais garderont un rapport avec ce qui n'est pas mort, donc avec la joie. Ce qui entrave la joie est souvent notre besoin de consolation, qui nourrit malgré nous la tristesse. Ecartons pour de bon cette erreur spirituelle. Ne lâchons pas, ne nous relâchons pas.
Laissons de faim mourir la tristesse et ne nous consolons pas, de rien, explorons les gouffres.

Certes, la folie est possible. Déserter, diverger, refuser d'être offert en sacrifice à l'insignifiance, être incompris, c'est prendre le risque de la folie. Il faut la conjurer, à chaque instant, par la pensée, par notre façon d'aimer ou de faire l'amour.

Oser le style, dans les mots et dans sa vie. Le style sans pression face aux dogmes, et avec une forte exigence esthétique, et un grand sens du "dehors".

Traversons cette étendue vide, regardons fixement l'amour enfui. Pas de parole vive et nourrissante sans un passage par le plus aride.

Du désert surgit la parole.
Du désir surgissent les mots.

Seul l'amour peut rendre coi, un temps, le temps que l'amour se retransforme en joie.

Tag(s) : #vaguelettes