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Les photographies prises un an après le séisme à Haïti, responsable de 230 000 morts, 300 000 blessés et 1,2 million de sans-abris sont absolument désarmantes par... leur beauté.

 

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Et c'est toute l'ambigüité de la photographie de presse, rapportant une réalité de façon esthétique.

J'aime les regarder, mais je m'en méfie.

Celle ci-dessus par exemple, raconte une histoire à laquelle on a envie de croire. Ces deux hommes parleraient de reconstruction, et ce serait beau. Why not ? Mais peut-être qu'ils parlent de leurs enfants, ou de leur boulot, ou  de leur manque de boulot, de la vie dure, ou du temps qu'il fait.

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Alors voilà : j'ai écrit tout le tome 7 de La ligne 15 à la main, ouaip, comme les grands auteurs classiques, c'est dire la classe. Sérieusement, j'ai vraiment cru un moment que j'avais trouvé ma façon. J'étais heureuse, pour commencer, d'être enfin indépendante, libre d'écrire sans ce fichu ordinateur que ces derniers temps je haïssais franchement. Ecrire sur un grand cahier où le stylo glisse avec un petit bruit de contact fin est un vrai plaisir sensuel. J'étais vraiment heureuse de ne pas pour une fois "taper" un texte, parfois ça lui fait même mal. Petit bonheur aussi que de raturer, ajouter plein de trucs dans la marge, et tracer d'amples flèches jubilatoires pour déplacer les mots. Je me disais, avec la fierté de qui échappe aux inconvénients du grand progrès, que mon écriture s'en ressentirait certainement. Ca allait être fantastique. Un style nouveau allait voir le jour. Allelluiah. J'ai commencé à déchanter lorsqu'il a fallu tout retaper. Il a bien fallu le taper tout de même, ce texte qui n'avait rien demandé. Je n'imaginais pas que ce serait si long. Cela m'a pris une bonne semaine. Certes, c'est intéressant, cela permet de retravailler un peu son texte, ajouter une chose par-ci par-là, mais c'était surtout mécanique, et très ennuyeux. Puis, épreuve du feu : j'ai relu.

Déception. Non seulement mon style ne s'en est pas trouvé amélioré, mais  je l'ai trouvé beaucoup plus sec qu'à l'ordinaire. Je croyais bénéficier d'un mode de fonctionnement où je prenais plus mon temps. Mais le temps a au contraire resserré ma façon de raconter. Cela aurait pu être très intéressant pour une autre sorte de texte, où aller à l'essentiel sans fioriture aurait été une qualité. Mais pour celui-là, j'avais visiblement besoin de la vitesse du clavier.

Peut-être ai-je été victime de la dead-line, qui me stressait.

Aussi je ne m'avoue pas vaincue.

Je vais écrire le tome 8 à l'ordi.

Mais ensuite, libre comme l'air, je retenterai peut-être le stylo-cahier.

 

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Tag(s) : #vaguelettes