Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Terminé hier le premier jet du cinquième tome de la Ligne 15 : l'histoire de Justine, dont le titre provisoire serait La fille sans faille. Mais je pense qu'on le changera. J'ai posé les derniers mots avec la sensation d'avoir franchi l'arrivée d'une course de fond (avec immensément de retard, je serais la dernière, juste avant la voiture-balai). Un peu hébétée, j'ai relu. Il y a du retravail, c'est certain, mais l'ensemble me plaît bien. Ouf. Ce que je traque le plus, c'est l'ennui. Pour cette histoire, j'ai eu cette difficulté : j'avais imaginé une situation, mais au moment de l'écrire, un ennui incommensurable s'est emparé de moi. Je repense souvent à cette phrase de Barthes sur les stéréotypes dans la (mauvaise) littérature : l'impossibilité nauséeuse de mourir (Le plaisir du texte, voir article dans mon ancien blog Signes du 18 février 2010). C'était cela. Lorsque je la rencontre en écrivant, cette impossibilité, rien n'est plus terrible (je dis pas que moi je fais de la bonne littérature, je sais pas, en tout cas j'essaie d'en faire de la pas trop mauvaise). Il me faut alors faire un immense effort pour me détacher, avec un grand soulagement cependant, des lieux communs dans lesquels je m'étais laissée couler, par paresse peut-être, ou par manque d'imagination. Alors, il faut sortir, visiter de vrais lieux, en sentir l'âme et en noter quelques détails, de ces détails qui parfois ne se voient pas. Une fois devant le clavier, je peux alors effacer parfois jusqu'à deux jours de travail, et reprendre. J'avais juste oublié la vie.

 

Justine abandonnée momentanément, je me replonge dans ma lecture actuelle : Le baron perché d'Italo Calvino. Un livre dont j'ai longtemps reporté la lecture, j'ignore pourquoi. Souvent, les livres qui me séduisent le plus me font peur, au prime abord.

 

baron.jpg elbaronrampante.jpg

Simplicité apparente, intelligence, et une forme de bonté très séduisante. Un sourire sous la plume, que j'accueille avec bonheur.

 

Excellent commentaire de Barthes (encore lui) ici. C'est un article intitulé Mécanique du charme. Une leçon toujours bonne à prendre.

 

picasso_baronperche-228x350.jpg

(Picasso)

Tag(s) : #au long cours