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Je ne vous ai pas parlé de mes lectures d'été.

Ah écoutez j'ai découvert deux nouveaux auteurs à mon avis très prometteurs.

Le premier s'appelle Gustave. D'accord, ses amis l'appellent sans doute Gugus (ou peut-être Flauflau), mais il ne faut pas s'arrêter au vécu des écrivains (voir ProuProu, heu pardon Proust contre Sainte-Beuve).

genere-miniature.aspx.gifSon roman, L'Education sentimentale, porte un titre ambigü, reconnaissons-le. Education du sentiment, ou éducation par le sentiment ? Ce peu de précision laisse dubitatif et méfiant. On se rendra compte, soulagé, qu'il s'agit des deux. On se reconnaîtra à la fois en Frédéric Moreau et en Mme Arnoux. Et on sera brisé par le cinglant :

C'est là ce que nous avons vécu de meilleur.

 

Trois jours au moins pour s'en remettre.

On ne vous remercie pas, cher Gus.

 

On pourra se consoler avec Henri. Au début, on croit s'être trompé : mais c'est du

chartreuse.gif

Dumas ou quoi ? Qu'est-ce qu'il avait Balzac à l'encenser ? Puis peu à peu on comprend. Diable, l'animal n'aime rien de mieux dans la vie que rester dans sa prison. Là, Fabrice goûtera aux joies de la nature, du pépiement des oiseaux, des rêveries amoureuses... Le bonheur à l'état pur, que voulez-vous. Clélia est parfois aussi stupide que Mme Arnoux, ou aussi perfide, ou aussi magnifique. Y'a quand même Gina Del Dongo, à mon avis encore plus superbe, plus héroïque, tout simplement sublime, bon OK un peu prostituée. A la fin, on se surprend à lire malgré soi, en pensant à la prison : ce fut là ce qu'il a vécu de meilleur.

 

C'est ma faute : il ne fallait pas les lire l'un après l'autre.

 

Pour aggraver mon cas, j'ai enchaîné sur une petite nouvelle tout aussi talentueuse : la noble dame de La Fayette.

cleves.jpg Il est conseillé, chers amis lecteurs, de ne pas lire ce livre dans un état amoureux, sous peine de ne jamais s'en relever. Il est de ces romans dangereux, eh oui. Ce devait être l'effet du soleil, la mer, la langueur, ou peut-être trop de mouvements autour de moi, mais j'ai largement fini par confondre dans mon esprit Mme Arnoux, Clélia et la princesse de Clèves. Quelle résistance chez elles trois ! Y'aurait une thèse  à faire (ça a dû être fait) sur ces anti-héroïnes qui n'aiment rien tant que l'amour lorsqu'il fait mal. Moi je dis : ces trois-là sont de parfaites sado-masochistes. Mais tellement belles.

 

 

Pour les temps d'attente (bus, train, café, caisses de supermarché, jardins d'enfant, plages, aires d'autoroute, cimetières- non je plaisante), j'avais toujours dans mon sac les correspondances de Prouprou. Lettres choisies. C'est toujours très beau, banal et merveilleux.

 

 

Comme il fallait que je me soigne, j'ai tenté une autre époque, presque le futur si vous voulez mon avis, je vous en parlerai mieux une fois fini mais c'est CosmoZ de Claro, et je crois qu'avec Dorothy ça va aller, quoique...

 

(Pour connaître mes lectures jeunesse, c'est , bien entendu - histoire de flirter avec la schizophrénie, rien de meilleur, et aussi parce que mine de rien y'a un lien avec le CosmoZ, épopée, délires, enfance, mondes qui tombent, à traverser).

 

Tag(s) : #au long cours