Vu The social Network. Pour commencer, sensation très personnelle : les scènes fréquentes de nerds passionnés scotchés à leurs écrans, m'ont renvoyée à mes années d'étudiante, durant ma formation d'analyste-programmeuse. J'étais loin d'être une nerd, (je n'en avais pas les capacités ni les intérêts) mais eux me fascinaient assez, par leur capacité à créer leur propre univers. L'expression "bouffer du code", nous l'utilisions. Les yeux bouffis et collés au petit matin : plusieurs étaient ainsi, somnolant ensuite durant des cours dont ils n'avaient aucun besoin. Et tous rêvaient à une trajectoire ascensionnelle semblable à celle de Bill Gates. Ils n'étaient pas tous nerds, ces étudiants, loin de là, et, pour sortir du stéréotype de l'informaticien borné, j'en ai connu de très ouverts et intéressants. Beaucoup, par exemple, s'employaient à lier les arts et l'informatique, notamment la musique. Ils étaient tous d'une grande simplicité, et issus de milieux très divers : l'informatique était à l'époque, déjà, un outil de démocratisation, laissant de grands espoirs à tout un chacun, pourvu qu'on ait du talent. Facebook n'existait pourtant pas encore, mais l'idée palpitait déjà.
Je sais que tous iront voir ce film, et se mordront les doigts en pensant : mais pourquoi n'est-ce pas moi qui y ai pensé ? Facebook, une idée simple, comme toutes les idées géniales, mais une idée englobant sa propre perversité.
Le film, de structure classique, est très réussi. Les dialogues, débités à la vitesse d'une mitraillette, sont percutants et très savoureux. L'anti-héros, Zuckerberg, est d'une humanité faillible, ainsi touchante. Et c'est lui qui fascine, plus que l'invention. C'est l'histoire d'une ascension dans un monde élitiste aux modèles dominants puissants et figés. L'invention elle-même est destinée à faire un pied-de-nez à ce système qui en laisse tant sur le côté : facebook, c'était au départ un "club" parallèle, créé par un étudiant qui ne parvenait à entrer dans aucun des plus prestigieux. Il finit par les dépasser tous, générant les jalousies de requins en tout genre, et amenant Zuckerberg vers les pires choix afin de garder sa position de suprématie. C'est l'histoire moderne d'une guerre de croisades, les territoires ici n'étant que virtuels, mais le pouvoir réel, les coups portés l'étant sous forme de procès, des milliards de dollars à la clé. Zuckerberg survole le débat, se permettant de rêver en regardant la pluie tomber. Il sait qu'il est seul, désormais. Qu'a-t-il d'autre à perdre que ses millards ? La dernière scène est un trésor d'humour noir, nous renvoyant, par le biais de son propre créateur, à notre propre solitude d'utilisateur facebookien (voir mon article précédent sur le sujet).
Pour finir, il s'agit d'une belle démonstration cynique. Facebook : une réinvention de la solitude.
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Pour continuer sur les illusions du Net, une conversation :
- T'as combien de visiteurs quotidiens sur ton blog, toi ?
- Oh, à peu près deux cents. Et toi ?
- Euh, une vingtaine, parfois cinquante, pas plus...
Sauf que le blogueur à deux cents visiteurs a son blog hébergé sur Haut et Fort, et que le second l'est sur Over-blog (pour parler de deux hébergeurs dont je connais le système de comptage de visiteurs). Sur Haut et Fort, est comptabilisé chaque clic en direction du site, sans se soucier de l'adresse IP. Sur Over-blog, si une même adresse IP (donc une même personne, voire plusieurs personnes connectées au même endroit) se connecte dix fois vers le blog, cela ne sera comptabilisé pourtant qu'une fois.
Ainsi, ces deux personnes ont très certainement, en réalité, le même nombre de visiteurs.
Pour être passée d'un hébergeur à l'autre, j'ai pu constater la différence, si grande que j'ai réalisé que beaucoup de visiteurs cliquaient plusieurs fois vers mon blog dans une seule journée, sans doute pour voir si j'y avais posté une nouveauté. Pour éviter cela, je peux vous conseiller le flux RSS, qui vous tient au courant, dans votre boîte aux lettres, de tout nouveau billet (à moins que je me plante complètement dans mes suppositions, et qu'il s'agisse en réalité de dizaines d'employés de la même entreprise - donc même adresse IP - ou de familles nombreuses aux membres tous intéressés par mon blog. Ben quoi ? Why not, mmmm ?)
Certains partagent tous leurs billets de blog sur facebook, ce qui tient au courant tous leur "amis" en même temps. Je trouve ça malin. Mais je n'ai pas envie de le faire. Ce blog, c'est encore un endroit que j'ai envie que les gens visitent ou découvrent très librement.